Vous venez juste d’avoir un orgasme et vous ressentez de la satisfaction mais aussi de la douleur ? Eh bien vous n’êtes pas la seule à qui cela arrive. Si les douleurs intimes intervenant pendant le rapport sexuel (la dyspareunie) sont bien connues, il n’en est pas de même pour celles qui interviennent après un orgasme. Est-ce normal pour une femme d’avoir mal après un orgasme ? Découvrez les explications sur ce phénomène rare mais bien réel.
Un sujet peu exploré
Lorsque vous surfez sur le web, et plus précisément sur les forums spécialisés sur la sexualité, vous vous rendez compte que plusieurs questions liées à cette thématique sont posées. En effet, plusieurs femmes se plaignent de ressentir des douleurs post-orgasmiques :
- au clitoris
- dans le bas-ventre
- au niveau de l’utérus
- à la tête etc.
Cependant, lorsque vous lancez des recherches sur ce thème, il apparaît clairement un manque d’informations. Les scientifiques eux-mêmes ont du mal à trouver des explications à ce problème. Par ailleurs, ce manque d’informations n’est pas très surprenant quand il est facile de démontrer que la douleur féminine a longtemps et souvent été minimisée. Pour le prouver, il suffit de constater que pour les recherches médicales et médicamenteuses en la matière, les sujets tests sont majoritairement des souris mâles. Il faut donc se rendre à l’évidence : la douleur après l’orgasme chez la femme n’est pas encore une priorité pour les chercheurs.
Hypothèses et suppositions
La douleur après l’orgasme peut se présenter de plusieurs manières :
- sensations de brûlures
- pincements
- picotements
- contractions involontaires etc.
Ce type de douleur peut se présenter à n’importe quel moment de la vie. En premier lieu, il faut rappeler que la médecine décrit l’orgasme comme : « le pic de l’excitation et l’expression d’un plaisir intense, avec déclenchement de la tension sexuelle et des contractions rythmiques des muscles périnéaux et des organes pelviens liés à la reproduction, ainsi qu’un état de conscience modifié ». Ainsi, lorsqu’une femme atteint l’orgasme, elle a entre trois et 15 contractions involontaires du tiers externe de son vagin. Ces contractions sont parfois combinées avec des contractions du plancher pelvien, de l’utérus, et même des sphincters internes et externes de l’anus. L’intervalle entre ces contractions est estimé à 0,85 seconde.
De ce fait, la douleur post orgasmique est d’abord expliquée par ces contractions. Comme l’explique Ellen Weigand (responsable du site Ma sexualité) : « on suppose que dans certains cas, il s’agit juste de spasme musculaire ». Les crampes et douleurs ressenties au bas-ventre pourraient être provoquées par les contractions des muscles durant l’orgasme.
Les rapports trop intenses
Les rapports sexuels trop vigoureux sont également mis en cause. Chez certaines femmes, ils provoquent en effet des nausées et des douleurs au fond de l’utérus. Pour ce qui est des douleurs au clitoris, elles s’expliqueraient par l’hypersensibilité de ce dernier. En effet, fortement gorgé de sang dû à l’excitation et l’orgasme, ce dernier est plus que sensible et cette sensibilité peut le rendre douloureux après l’orgasme si elle persiste.
Les changements hormonaux
Les changements hormonaux sont également mis en cause par certains professionnels, ou encore des facteurs psychologiques tels que le stress, la tension etc. Dans tous les cas, il est important qu’une femme souffrant de ce type de maux se fasse consulter. Il peut arriver qu’au cours de la consultation, le médecin minimise votre état ou alors réduise celui-ci à un simple dysfonctionnement psychologique. Il faut impérativement dans ce cas insister pour subir des examens approfondis ou consulter ailleurs où vous serez prise au sérieux. De pareilles douleurs peuvent en effet cacher des problèmes plus graves.
Symptômes de maladies graves
Les douleurs évoquées ici peuvent effectivement être des signaux d’alarme concernant des soucis de santé plus graves. Par exemple, s’il s’agit de douleurs au bas-ventre ou à l’utérus, il est possible que ce soit une endométriose. La présence de kystes ovariens ainsi que certaines infections sexuellement transmissibles pourraient aussi expliquer de pareilles douleurs. Il est donc important d’aller voir un gynécologue dès lors que ces douleurs deviennent répétitives après chaque orgasme.
Cette consultation est d’autant plus importante qu’elle permet de prévenir au besoin certaines conséquences de ces douleurs (troubles du désir, troubles de l’excitation, vaginisme etc.) En effet, en fonction des situations, il pourra être nécessaire de mettre en place une prise en charge sexo-psychologique pour surmonter ces conséquences.
À retenir
Avoir mal après l’orgasme pour une femme est rare mais réel. Ce phénomène ne doit pas être qualifié de normal, surtout s’il devient un frein à une vie sexuelle épanouie. Si la plupart du temps les femmes souffrant de ce genre de douleurs attendent juste que cela passe, certaines ont du mal à vivre avec. Dans tous les cas, le tabou doit être levé sur ce type de souffrance. Pour cela, il est important de se faire consulter lorsqu’elles deviennent répétitives et insupportables surtout qu’elles peuvent être des symptômes de maladies plus graves.
La prise en charge doit se faire au plus tôt. Outre le médecin généraliste et le gynécologue, il peut être utile de mettre en place un suivi psychologique. L’aide d’un (d’une) physiothérapeute peut aussi être bénéfique. En effet, ce professionnel est en mesure d’apporter son aide à travers une évaluation et un traitement professionnel impliquant notamment des exercices de détente et des techniques manuelles.